mardi 24 septembre 2019

La mer !

Vendredi 20. Même si nous sommes bien descendus, nous naviguons encore entre 800 et 1 100 m d’altitude, sur une petite route zigzagant dans la montagne. Ces 60 km d’une absolue tranquillité, la végétation qui commence à sentir bon la méditerranée et les rares petits villages que nous traversons sont un magnifique - et contrasté - prélude à notre arrivée sur Kotor…


Samedi 21. 1 000 m de dénivelé négatif nous attendent. Par le haut nous arrivons sur la serpentine, l’une des routes les plus spectaculaires du Monténégro, avec ses vues sur les bouches de Kotor et l’Adriatique en contrebas. Après cette folle descente, nous allons prendre possession de notre appartement de bord de mer, à 8 km de Kotor.

Dimanche 22. Les vélos légers, nous partons visiter Kotor. Nous grimpons les 1 500 marches menant au fort Saint Jean, point culminant des remparts dominant la baie. En ville, il y a du monde, mais ça reste supportable. Nous ne sommes pas mécontents d’être fin septembre. En haute saison, avec des bus et des paquebots qui déversent les touristes par milliers, la visite doit être pénible. Les commerçants ne sont pas des plus agréables. Blasés voire agacés par des gens parfois mal élevés, ils ont sans doute hâte de prendre à leur tour un peu de repos...
Devant l’une des nombreuses églises, nous assistons à la sortie d’un couple de mariés. En guise de fleurs ou de riz, on leur jette des bonbons, des pièces et les enfants sont invités à les ramasser.
Même si le moment est sympa, même si Kotor est magnifique, nous ne nous attardons pas. Les impressionnantes montagnes gris lavande, la mer aux eaux turquoises qui invitent à la baignade, les petites îlots et les villages à l’architecture baroque méritent bien un tour de baie.
A l’endroit où le fjord tente de se refermer, nous prenons le bateau pour changer de rive, regagner notre appartement et ainsi boucler la boucle de 42 km.


Lundi 23, mardi 24. Le temps est maussade. Cela n’empêche ni se baigner, ni d'aller explorer l'ancien village abandonné de Stoliv, perché 200 m au dessus de nos têtes. Les enfants travaillent, cuisinent, font des crêpes. Comme à la maison...

jeudi 19 septembre 2019

Monténégro : routes et paysages de rêve

Mercredi 11 septembre. 31 km seulement sont au programme, mais l’étape s’avère très difficile, c’est sans doute la plus dure depuis notre départ. La piste que nous empruntons est au début plutôt roulante, mais elle devient vite accidentée, voire cassante, avec de très forts pourcentages, aussi bien en descente qu’en montée. Evidemment, dans ces contrées peu peuplées, il n’y a que quelques maisons, quelques fermes isolées et pas un seul magasin. Comme nous sommes restés une journée de plus dans notre chalet des gorges de l’Uvac, côté nourriture, nous sommes quasiment à sec (ce qui a au moins le mérite d’alléger les sacoches).
En chemin, une adorable grand-mère sort de sa maisonnette et insiste pour nous offrir à boire. Elle s’absente quelques instants puis revient avec, pour chacun, un sucre et un verre d’eau. Plus que ce petit cube d’énergie, c’est la gentillesse, la bonté de cette Dame qui nous redonnent des forces.
Après une crevaison et quelques gouttes, l’étape se termine par une descente vertigineuse jusqu’au monastère de Mileseva, surplombé par la mosquée d’Hisardzik et son coran de 400 ans, le plus vieux des Balkans.
Après une éprouvante journée, on nous fait savoir qu’il n’est pas possible de planter la tente autour de l’imposante abbatiale, mais que des chambres y sont à louer. Même si la somme est modique, nous devons faire nos comptes : les quelques dinars qu’il nous reste sont normalement destinés à faire des courses (car nous avons faim !). On nous autorise finalement à payer la chambre en euros.
Pendant ce temps-là, assis à la terrasse du bar faisant face au monastère, deux couples ont tendu l’oreille. Sans doute inquiets pour nous, ils filent à l’épicerie la plus proche et reviennent vingt minutes plus tard avec deux sacs entiers de provisions qu’ils refusent que nous leur payions…
Chaque jour, de façon totalement désintéressée, des personnes ont un geste, une attention pour nous… C’est remarquable, très touchant et cela réconcilie avec le genre humain… Il est bon de vivre sans télé ni radio…


Jeudi 12. Dernière journée en Serbie. De 450 m d’altitude, il faut remonter à 1 300 m pour passer la frontière. Durant l’ascension et comme cela a été le cas tout au long de notre traversée du pays, les Serbes ne sont pas avares d’encouragements, de sourires et de coups de klaxon.
Une fois les passeports tamponnés, nous nous laissons glisser jusqu’à Pljevlja, première ville monténégrine sur notre route. Nous gagnons le centre-ville pour retirer de l’argent (des euros, même si le pays n’est pas dans la zone euro) avant d’aller chercher un peu de tranquillité et un endroit où dormir. Après une demi-heure de recherches infructueuses, nous demandons un peu d’aide à un agriculteur circulant sur son tracteur. Au loin, du doigt, il nous indique un coin, chez lui. Slavisa, son frère, pointe son nez à ce moment-là et nous le suivons jusqu’à la ferme. Trois générations y vivent. Après avoir planté la tente, nous entamons un match de basket avec le fiston Bojid, sous les yeux de la cousine Lydija et du petit dernier Aleksandar. De retour des champs, Brane, qui aurait sans doute eu d’autres chats à fouetter, allume de bon cœur le barbecue pour griller la viande que Slavisa est allé acheter. Un verre de lait pour trinquer, nous mangeons d’un bon appétit un inespéré et succulent repas.


Vendredi 13. Zaga, la grand-mère, et Tajiana, la maman, guettent notre réveil. Elles ont préparé le petit déjeuner, bien mieux qu’à l’hôtel. Nous ne sommes près d’oublier la famille Mrjak et cette première nuit au Monténégro.
Cette première journée non plus : les montagnes sont magnifiques, le Monténégro porte bien son nom. Nous commençons par une bonne grimpette qui nous mène sur un magnifique plateau dominant les gorges taillées par la rivière Tara. Le canyon est le plus profond d’Europe (1 300 m), et il nous faut ensuite descendre un bon moment avant d’entrevoir le cours d’eau…




Samedi 14, dimanche 15. Nous finissons la descente entamée la veille jusqu’au pont enjambant la Tara. La montée nous mène ensuite sur un vaste et nouveau plateau d’où nous rallions Zabljak, ville la plus haute des Balkans (1 465 m). Nous y avons loué une maisonnette dans une ferme pour deux nuits, de façon à pouvoir randonner une journée dans le parc national du Durmitor.


Lundi 16. Après la plus dure, voilà la plus courte étape du voyage (17 km). C’est sans conteste la plus belle aussi. Ces derniers temps, nous regardons attentivement la météo. Trois jours de grand beau sont annoncés. Nous fonçons, direction le cœur du parc national pour passer la nuit au pied des plus hautes montagnes du pays. La route est à couper le souffle. Il y a peu de voitures, le paysage est grandiose. Nous arrivons au col de Sedlo, sans même sentir l’effort tellement nous sommes époustouflés. Nous plantons la tente quelques kilomètres plus bas…

Mardi 17. Encore 40 km d’un itinéraire de rêve, pour continuer notre progression à travers le Durmitor. La Transfagarasan peut aller se rhabiller. La route P14 est d’une beauté hallucinante. Nous passons, par vagues, de 1 900 m à 750 m d’altitude. Le Monténégro nous en met plein la vue.
Nous passons la nuit sur le parking du monastère Piva. Nous buvons une bière et jouons au palet vendéen avec Anna et Corentin, deux jeunes camping-caristes français ayant eu la même idée que nous.





Mercredi 18, jeudi 19. Sur une route parfaitement asphaltée, nous enchaînons 47 km de montagnes russes jusqu’à Niksic, où nous faisons une halte pour laisser passer un jeudi pluvieux et préparer nos deux dernières étapes avant d’atteindre Kotor et la mer tant attendue…