samedi 11 juillet 2020

Le défi du retour

Mardi 7 juillet.
Nous roulons sur des routes désormais connues. Nous passons notre dernière nuit sous la tente dans un camping fermé. Ce soir-là nous avons du mal à trouver le sommeil… Dire que c’est déjà la fin. Des images, des pensées se bousculent dans nos têtes, nos esprits vagabondent de souvenirs en souvenirs. Nous nous souvenons de tous ces endroits qu’il nous a fallu mériter, de toutes ces récompenses, toujours à la hauteur de l’effort. Nous nous souvenons de l’hospitalité sincère et spontanée si souvent croisée sur notre route.
Partir pour un voyage au long cours, dans des contrées le plus souvent reculées, progresser lentement, vivre au rythme du soleil, des saisons, c’est un peu s’extraire du monde. Comment revenir sans se faire avaler par la trivialité d’une vie bien réglée ? Comment être à la hauteur des petits riens que le voyage nous apprend et qui changent la vie ?


Mercredi 8.
Au col de Crie nous sommes rejoints par Mael et Tristan, accompagnés d’Ambroise. Nous finirons donc à sept ! 
Les discussions vont bon train, les kilomètres défilent. Et voilà la dernière descente. En bas, une banderole se lève, annonciatrice du dernier hectomètre, mais surtout d’un formidable comité d’accueil. Nous arrivons, un peu hagards et très émus. 
Champagne ! Mille mercis à tous pour cette belle surprise !




Jeudi 9 juillet 2020.

De notre table du petit déjeuner, nous avons vue, au loin, sur notre maison. Un an après notre départ, il n’y a plus qu’à s’y laisser glisser.

Nous sommes de retour. Le voyage est fini.
Place à la vie ordinaire.

mardi 7 juillet 2020

Derniers kilomètres

Samedi 4, Dimanche 5, Lundi 6 juillet.

Ces derniers jours, nous avons vécu le meilleur du voyage à vélo :
- Une super soirée chez les Baudry suivie d’un petit bout de chemin ensemble sur les routes de la Limagne le lendemain matin ;
- Une invitation chez Jean-François, cycliste passionné, que nous avions rencontré un mois plus tôt dans la Drôme ;
- Une rencontre incroyable dans un minuscule village du Livradois Forez où Didier et son fils Nicolas nous proposent l’hospitalité. Nous passons l’après-midi et la soirée chez eux, avec leurs amis. Générosité et bonne humeur, nous finissons en beauté !


Demain c’est déjà notre dernière étape. Comme nous récupérons les clés de notre maison le 9 juillet, voilà une belle occasion de passer notre dernière nuit en chambre d’hôtes chez nos amis Nathalie et Ambroise. Nous ne serons plus qu’à 5 km de chez nous…

Horaires prévisionnels : 13h col de Crie, 14h Saint Jacques des Arrêts, 15h Prémecin, arrivée Grange du Bois 15h30.


vendredi 3 juillet 2020

" C'est beau l'Auvergne ! "

Mardi 30 juin.
Ça fait du bien de refaire tourner les jambes.
Du plateau de l’Aubrac nous descendons dans les gorges de la Truyère qui marquent la frontière du parc régional. Il faut ensuite monter sur le plateau suivant, celui du Cantal. Nous dévions de l’itinéraire prévu pour « couper » un peu. Ce soir nous voulons être au plus proche du plomb du Cantal dont nous préfèrerions faire l’ascension par beau temps plutôt que sous la pluie et les orages annoncés dès le lendemain après-midi. Nous prenons encore un peu de hauteur et nous trouvons à planter la tente au-dessus du petit village de Pauhlac, sous trois pins. En prime nous avons une table de pique-nique et deux chevaux pour voisins.


Mercredi 1er juillet.
Exposition nord-est : les premiers rayons de soleil sont pour nous. La tente se réchauffe vite. Le ciel est bleu, on a peine à croire que l’après-midi sera pourrie.
Nous prenons la route, un peu plus tôt que d’habitude, pour le col de Prat de Bouc annoncé à 1392 m d’altitude. Pour l’atteindre il faut pédaler un peu. En décor de fond, le plomb du Cantal : les enfants sont émerveillés. Ils disent avoir sous les yeux les plus beaux paysages de tout notre voyage ! C’est vrai que les montagnes d’Auvergne sont belles, douces, que les vallées ne sont pas trop encaissées et que l’on peut porter le regard loin sur l’horizon.
Dans la descente du col, nous nous arrêtons à Albepierre. Le village compte deux campings. Nous observons le ciel. Ça a l’air de tenir encore. Nous poussons jusqu’à Murat où les nuages commencent à bourgeonner. Nous nous lançons pourtant dans les 17 km qui nous séparent du camping d’Allanche. On verra bien…
Nous approchons. Les nuages sont de plus en plus gris, de plus en plus gros, de plus en plus nombreux...
Tout le monde met du sien pour monter le camp. Le ciel devient noir, le vent se lève puis le tonnerre gronde. Nous nous engouffrons sous la tente. Le bruit du zip refermant la porte d’entrée donne le top départ aux premières gouttes qui viennent frapper la toile. On a vraiment du bol. L’orage s’abat, nous passons l’après-midi sous la tente.




Jeudi 2.
Nous naviguons entre 1 000 et 1 300 m d’altitude, en enchaînant les cols. Dans ces contrées qui comptent bien plus de vaches que d’habitants, on ne croise quasiment personne. Du Cézallier, la vue est panoramique : les montagnes de la Margeride au sud-est, le Livradois-Forez au nord-est et plein nord, plus proche de nous, le massif du Puy de Sancy et sa multitude de cônes volcaniques éteints depuis plus de trois millions d’années. Comme la veille, le constat est implacable : l’Auvergne est magnifique.





Vendredi 3.
Pour un début juillet, il fait un peu frais et nous devons ressortir les doudounes du fond des sacoches. Nous descendons dans la vallée, synonyme de bruit et de voitures en pagaille. A quatorze heures, nous arrivons à Issoire. Ça fait plus de quinze jours que nous n’avons pas mis une roue en ville. C'est toujours un choc.
Demain nous serons reçus par la famille Baudry (les Baudry à vélo !), dans un petit village à l’est de Clermont-Ferrand. Nous avons rencontré Céline, Louis, Lili et Adèle en Crète, en décembre dernier. Nos chemins se sont juste croisés. Nous les connaissons à peine, mais nous nous sentons proches d’eux. Après des milliers de kilomètres à pédaler, après tant d’émotions partagées en famille, nous sommes contents de les retrouver. Nous aurons certainement beaucoup de choses à nous raconter.

Concernant notre retour nous arriverons très probablement le 8 juillet prochain. Voici nos lieux de passage, lors de nos deux dernières étapes : Roanne, Bourg de Thizy, Ranchal, nuit au camping de Poules les Echarmeaux, puis Chénelette, col de Crie, Saint Mamert, Saint Jacques des Arrêts, et enfin col de Boubon, col de la Sibérie, col de Gerbet, Prémecin, puis une ultime descente et un inévitable arrêt à la Grange du Bois chez nos amis Ambroise et Nathalie (chambres et table d'hôtes, gîte, salon de thé). Avis aux courageux qui seront disponibles... (A partir de Prémecin, il n’y a plus besoin de pédaler !)