dimanche 25 août 2019

Générosité et accueil roumains.

En enjambant l’arc des Carpates, la Transfagarasan met un terme à notre flirt avec le massif montagneux, entamé en Pologne dès le début de notre voyage. Les paysages sont désormais moins grandioses mais nous faisons, tous les jours, de nombreuses rencontres. Après un mois en Roumanie, nous nous sommes attachés à ce pays. Nous percevons désormais mieux son histoire, ses traditions, sa (ses) culture(s) et ce qu’il est aujourd’hui.

Jeudi 15. Comme nous aimons le faire, nous frayons notre chemin sur de petites routes, parfois dans un guère meilleur état que celles rencontrées en Ukraine. Dans un village, Victor nous invite à boire un verre et nous repartons avec un gros sac de prunes et 2 litres de tuica, que nous refourguerons dès le lendemain à un type plutôt louche qui nous aidera à traverser un gué où nous avons de l’eau jusqu’au genou.
Dans l’après-midi, nous trouvons refuge à la Pension Ioana, quelques minutes avant un déluge de grêle. Nous sommes accueillis par Ioana et George, qui malgré l’affluence de touristes en cette semaine du 15 août, nous consacrent du temps pour nous raconter leur histoire, la leur et celle de leur pays, dans un français quasi parfait.

Vendredi 16, samedi 17, dimanche 18.
Comme souvent, nous repartons les sacoches pleines de tomates et de poivrons. Nous aurions souhaité rester une ou deux journées de plus pour nous reposer, mais tout est complet. En dernière minute, nous trouvons sur Airbnb ce qui semble être la dernière possibilité d’hébergement 100 km à la ronde. Il nous faut tout de même parcourir 60 km pour disposer de deux chambres et d’une cuisine partagée, dans la maison de Dan et Adina. Ils nous attendent et nous reçoivent comme si nous étions de la famille. Ils nous convient à leur table et nous partageons tous les repas à leur côté. Nous n’en revenons pas de tant d’attentions et de gentillesse.


Lundi 19. Afin d’éviter des axes fréquentés, nous devons remonter un peu au nord avant de reprendre la route du sud. Nous franchissons un dernier col un peu sérieux avant la plaine et le Danube, annonciateurs de nos derniers jours en Roumanie. Nous aimons profiter des petits villages pour observer les maisons dont l’architecture et le style changent au fur et à mesure de notre avancée. Nous aimons y manger, à l'ombre d'une chapelle, d'un kiosque, d'un grand arbre ou d'un abri de bus.
Nous passons la nuit dans l’école de l’un de ces villages.


Mardi 20, Mercredi 21. Dana qui nous avait reçu à Bistrita, a contacté ses amis Nicoletta et George. Nous passons deux nuits chez eux : rebelote, l’accueil est royal. Nous visitons Craiova (300 000 habitants), son musée, et son parc, un des plus grand d’Europe.
Jeudi 22. Comme d'habitude, les sacoches sont pleines... Beignets, schnitzels, conserves, sauces, fruits, légumes, confitures, gâteaux, vin, gnôle... on ne compte plus, tant la générosité des personnes rencontrées est grande.
La sortie de Craiova est un peu longue et monotone, avec pour seul horizon des champs de tournesol. La température approchant les 35 degrés, nous savons que trouver un peu d’ombre pour planter la tente ne sera pas chose aisée.


Vers 16 heures, nous avons le choix entre de rares acacias, peu accueillants pour nos matelas, et quelques peupliers, plein d’étourneaux. Comme nous n’avons pas prévu de refaire le crépi de notre tente, nous optons pour l’école d’un village. Pour la seconde fois, nous nous retrouvons dans une cour au sol irrégulier, pleine de déchets, de gravas, de crottin de cheval. La partie ancienne de l’école, en ruine, sert de pigeonnier et manque de s’effondrer. Les bâtiments neufs, fraîchement financés par l’union européenne, sont déjà abîmés…
Cinq jeunes sont assis sur les marches de l’entrée. Nous allons les saluer. Adrian, 18 ans, semble être le chef de la bande. C’est le seul à parler anglais, couramment. Il nous pose des questions, puis nous raconte sa vie et l’histoire de son pays. Adrian est cultivé et très lucide.
Pendant que nous parlons, le groupe s’étoffe. Les garçons du village arrivent, un à un. Tous saluent Adrian. Certains nous tendent la main, d’autres nous regardent à peine, peut-être intimidés par ces touristes, les premiers à atterrir dans ce village reculé aux dires d’Adrian.
En jetant son emballage de glace au sol, un gamin nous dit que la France est un pays très propre.
17 heures : c’est l’heure du match de foot. Âgés de 12 à 30 ans (excepté une recrue étrangère de 46 ans), la plupart des joueurs est pieds nus. La partie se déroule dans un nuage de poussière, sous une chaleur accablante.
L’étranger quitte rapidement le terrain estimant qu’il est moins risqué pour ses chevilles de monter une tente…
19 heures : Adrian nous avertit que les soirées sont généralement très bruyantes mais qu’il a fait le nécessaire pour que les enfants puissent dormir tranquillement : ce soir les jeunes du coin auront rendez-vous ailleurs.
21 heures : Tout le village sait sans doute que quatre français dorment dans la cour de l’école. A part les classiques aboiements des chiens, tout est calme… Nous sommes sous la protection d’Adrian.
22 heures : « Excusez, dérange… Excusez, dérange ».  Merde, on commençait à s’endormir… Nous sortons la tête de la tente. Se présentent les parents d’un gamin. Ils viennent à notre rencontre avec un sac rempli de provisions : tomates, piments, oignons, fromage, pain, vin. Nous faisons la connaissance de Marian et Maria, qui viennent régulièrement travailler dans le Bordelais. Nous nous endormons bien plus tard que prévu…
Vendredi 23. Nous n’avons pas pu refuser l’invitation de Maria et Marian à venir boire le café. Leur petite maison en torchis est très modeste et Marian est fier de nous montrer celle qu’il est en train de construire avec les sous gagnés en France.


L’étape commence également plus tard que prévu mais nous roulons bien, jusqu’à nous arrêter à 10 km de la frontière. Il n’y a pas une maison en vue mais nous entendrons de la musique et les tziganes chanter une bonne partie de la nuit. Où qu’on soit, on ne dort jamais vraiment seul en Roumanie…


Samedi 24, dimanche 25. Chaque village, aussi petit soit-il, a son magazin mixt. Nous dépensons nos derniers lei avant de franchir le Danube. Le passage de frontière se fait sans attente et sans encombre.
Nous filons à Negotin où nous avons réservé un petit dortoir dans un mini-camping -très atypique- du centre-ville qui accueille principalement des cyclistes. Nous y sommes seuls et le propriétaire Bojan est aux petits soins... Notre séjour en Serbie commence bien.

3 commentaires:

  1. nath et ambroise29 août 2019 à 22:36

    Quel accueil en effet!!!
    c'est génial.
    Vous voilà maintenant en Serbie! ça passe vite... et nous, on prépare la rentrée en pensant bien à vous. Merci pour ces paysages et cette culture partagée.
    Bises à vous 4 de nous 3
    Nath, broiz et Lilian

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  2. La Roumanie bien plus accueillante et bienveillante que la France on dirait ♫ J'espère que les loulous ont toujours la patate en cette journée de rentrée !
    Bises de la colocation en paille ♥ Tobi

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