Nous reprenons notre route vers l’est. Sur 10 km, nous nous élevons de
600 m. Anatole tient une forme olympique et nous n’arrivons pas à le suivre. En
haut, allongés à même la chaussée, une dizaine de chiens errants nous font une
haie d’honneur. Nous en voyons beaucoup, en ville comme à la campagne. Ils sont
bagués, ils sont nourris et disposent d’une sorte de grande cabane collective :
de vrais pachas.
Après le pique-nique nous nous enfilons sur une piste qui doit nous
mener au sommet d’une montagne. Nous avons eu le tuyau par Christophe et
Pascale qui sont arrivés une semaine avant nous en Turquie. Fans d’histoire et
de vieilles pierres, ils nous ont envoyé un message nous conseillant l’endroit.
Loin de tout, c’est le genre de site qui se mérite et on n’y arrive pas par
hasard. L’accès n’est fléché nulle part, le chemin est hyper exigeant. On ne
peut y arriver qu’à pied, à vélo ou en 4x4. Le lieu n’a jamais été valorisé
touristiquement. Un signe qui ne trompe pas, il n’y a pas de déchets… Il a sans
doute été pillé, mais il n’a jamais été fouillé, laissant une ville presque
intacte, envahie par la végétation, investie par les chèvres. Le théâtre, les vastes murs, les tombes,
quelques semblants de gargouilles, les bas-reliefs, sont impressionnants. Au 4ème siècle, Kyaneai était l'une des
villes les plus importantes de la région lycienne. Le site est fascinant, il
est d’une quiétude absolue. Si nous avions eu assez d’eau, nous y serions
restés une journée de plus.
Samedi 7.
Samedi 7.
Sur le bord de la route, un type nous hèle :
Arif nous invite à boire le thé, il nous offre quelques tomates. Nous passons
un bon moment avec lui, dans son petit camping. A Demre ensuite, nous faisons une razzia de fruits, de légumes frais, et de pain… Bons et pas chers. De
là, jusqu’à Finike, nous suivons la route côtière. En balcon et dominant la mer,
elle est magnifique mais il est impossible d’y planter la tente tant le décor
est minéral et escarpé. En ville, à la vue d’une grande étendue verte à
quelques mètres de la plage, nous demandons si nous pouvons nous poser là. Le patron
du bar nous dit oui. Si l’endroit s’avère sympa de prime abord, la route, l’intersection,
les feux tricolores et les véhicules qui s’arrêtent et redémarrent sans cesse
auront raison de notre empressement à vouloir planter la tente. Erreur de
débutant, nuit pourrie. (De la mer, on n’entendit même pas les vagues)
Dimanche 8.
La gueule enfarinée, nous repartons. Pour
gagner Antalya nous choisissons l’option montagne et petite route. La pente est
forte. Nous nous rapprochons des sommets enneigés. Les quelques personnes que
nous croisons nous encouragent. Certains s’arrêtent, reculent ou font demi-tour.
On nous demande si tout va bien, si nous avons besoin de quelque chose, on nous
offre des oranges. Après une dernière série de bosses nous nous arrêtons dans
une forêt. Nos mollets et nos cuisses ne refusent pas quelques étirements.
Lundi 9.
Une dame propose à Lison et Anatole de
porter et caresser les cabris qu’elle emmène téter. Quelques chiens font un bout
de route avec nous. Rien de tel que des animaux pour faire oublier aux enfants
qu’ils pédalent.
Nous avons ainsi l’impression d’avancer
vite et à 1 300 m d’altitude, il faut entamer la descente. Nous enfilons
les doudounes.
Nous les quittons lorsque la baie d’Antalya
apparaît dans le pli d’une ultime colline à dévaler. Chaleur, bruit, agitation,
modernité : nous changeons de monde. Antalya compte deux millions et demi
d’habitants.
Mardi 10.
Nous partons visiter la ville. Malgré
sa taille, nous la trouvons très agréable. Nous mangeons dans un petit
restaurant où se côtoient retraités, ouvriers, étudiants et policiers en tenue.
Pas un seul touriste en vue. Pour quatre, nous payons 6 € le repas complet.
Mercredi 11, jeudi 12.
A la sortie d’Antalya, nous sommes
impressionnés par un cours d’eau qui se jette dans la mer depuis la falaise. La
cascade est spectaculaire.
Après cela, c’est un peu la désolation.
« Lara Beach » est une plage immense le long de laquelle ont été
construits des dizaines de complexes touristiques tous plus déments les uns que
les autres. Nous n'avons même pas eu la présence d'esprit de prendre des photos, tellement nous hallucinions.
Une forêt de pins nous offre heureusement
un répit de verdure, unique possibilité de nous installer pour la nuit.
Vendredi 13.
Nous faisons une pause à Sidé, avant de
nous attaquer aux montagnes que nous devrons gravir pour accéder aux hauts
plateaux qui nous rapprocheront de la Cappadoce.
Malheureusement la météo change. Une
vague de froid est attendue les deux prochaines semaines. Les températures
seront fortement négatives, et la neige refera son apparition. Cela signifie la
possibilité de cols infranchissables.
Nous nous désolons de devoir rester sur
la côte et d’attendre un temps plus clément, même si les prévisions peuvent encore
évoluer. Depuis notre départ des îles, nous avions repris un rythme, nous
avions plaisir à avancer, à poursuivre notre itinérance. Ce coup d’arrêt est un
petit coup au moral.
Mais ne nous plaignons pas, des coups d’arrêts
il y en a de plus graves, de plus embêtants et contraignants...
Profitez Bien les amis, en France ça devient plus que compliqué avec le virus. Profitez des paysages et du grand air bises à vous
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