jeudi 5 mars 2020

A la découverte de la Turquie

Mercredi 26 février.
Nous quittons Rhodes sur un vieux bateau. Avant cela, une journaliste, que la consule de France Madame Moshis Gauguet avait contactée, vient nous interviewer au port.
Après deux heures de mer, nous débarquons en Turquie. Nous prenons possession d’un petit appartement dans un hôtel de Marmaris.


Jeudi 27.
Nous faisons la une du journal de Rhodes (article ici). Peut-être l’occasion de parler d’autre chose que du coronavirus.
Pour l’heure, l’actualité, nationale ou internationale, ne semble pas affecter la vie des gens et nous prenons nos marques en Turquie. La journée est pluvieuse. Nous nous baladons dans la vieille ville puis dans sa partie plus récente et moderne. Les avenues paraissent immenses. Les vastes trottoirs et les pistes cyclables les rendent encore plus larges. Il y avait bien longtemps que nous n’avions pas vu cela, d’autant plus que Marmaris n’est qu’une ville de taille moyenne. Il nous faut aller faire quelques courses sur le marché pour imaginer que la Turquie va être un pays de fort contraste…


Vendredi 28.
Nous avions prévu de pédaler sur une petite route pour quitter Marmaris et d’entamer ainsi notre progression vers l’est. Cet itinéraire, qui traverse une zone militaire, est en fait interdit. Nous n’avons pas d’autre choix que d’emprunter une sorte d’autoroute, deux fois deux voies. Nous ne nous sentons pas en insécurité car une bande aussi large qu’une voie de circulation nous permet de rouler à l’écart des véhicules. Le trafic n’est pas très dense et la vitesse est limitée.
Cela ne nous empêche pas d’avoir la tête farcie et nous sommes soulagés de trouver une route secondaire. Nous plantons la tente en contre-haut d’un lac où nous devrons patienter jusqu’à la fin des fortes pluies qui s’annoncent.


Samedi 29.
Le soleil revient plus vite que prévu. A 11 heures nous sommes en selle avec une tente sèche : c’est inespéré.
L’étape est courte. Nous voulons profiter du site de Kaunos. Nous nous installons à Dalyan dans un camping fermé, sur les conseils d’un couple de cyclistes suisses rencontrés en route. De retour d’Iran, ils ont pu passer la frontière juste avant sa fermeture…
Nous finissons la journée à pied. Après un gueuleton de pâtisseries turques, nous filons admirer les tombeaux rupestres taillés dans le roc. Les Lyciens, qui croyaient que leurs morts étaient transportés dans l'au-delà par des créatures ailées, les plaçaient en hauteur, au-dessus des falaises abruptes surplombant la rivière.



Dimanche 1er mars.
Les Turcs sont de sortie. Ils sont nombreux le long de la route, à pique-niquer, à faire un feu pour griller de la viande. On voit aussi beaucoup de tortues sur les bas-côtés.
Nous plantons la tente au-dessus d’un col routier d’où l’on entend se fracasser sur les rochers les bouteilles jetées des voitures. Le ravin est une poubelle de verre et de plastiques.


Lundi 2.
Nous voilà de nouveau sur une de ces grandes routes qui maillent le pays. L’avantage c’est que nous avançons vite, l’enrobé étant parfaitement lisse. Nous ne nous faisons cependant pas prier pour en sortir. Nous traversons les villages sur des chaussées granuleuses et inconfortables mais nous profitons du calme et nous découvrons la vie à l’écart des grands axes. Autour des modestes maisons, il y a souvent des poules, des vaches, un potager et du bois, beaucoup de bois. Les femmes le brûlent, dans la cour. Il permet de garder le thé au chaud et de cuisiner. Nous retrouvons là un peu ce que nous voyions en Ukraine, les minarets des mosquées ayant remplacé les bulbes des églises et les Renault 12 les Lada. Le chant des muezzins invite à la prière. Des cours des écoles résonnent les cris des enfants.
Nous retrouvons la « modernité » à Fethiye, grande station balnéaire. Nous y avons loué un appartement pour la nuit.


Mardi 3.
Comme nous l’imaginions, la sobriété des conditions de vie à la campagne contraste avec l’hypermodernité des centres des zones urbaines. Ce contraste est naturel, mais nous semble sans doute bien plus fort que dans la plupart des pays.
Nous quittons Fethiye par une magnifique piste cyclable qui accompagne son interminable baie.
A l’heure du pique-nique nous sommes conviés à boire le thé dans un bar. C’est Turgay, le maire du village, qui nous invite. Nous tentons d’enrichir notre turc de quelques mots de vocabulaire. Des hommes jouent aux dominos. Certains quittent la partie pour venir s’assoir à nos côtés. Nous discutons, nous finissons notre casse-croûte. Turgay nous offre un second thé qui s’avérera fort diurétique, obligeant à quelques arrêts tout au long de l’après-midi.
Nous posons la tente dans une forêt de pins.



Mercredi 4.
En Turquie, on ne compte pas les drapeaux. Ils sont partout : aux balcons des maisons, sur les toits, sur les capots des voitures, le long des rues, dans les devantures des commerces, en haut des collines, etc. Aujourd’hui ils flottent au vent : la journée n’est pas de tout repos. De face, nous devons affronter une forte brise qui nous empêche de dépasser les 10 km/h sur le plat. Nous redescendons le long de la mer. La côte est belle, mais les villes qui ont été construites récemment et anarchiquement n’ont finalement pas grand charme.
Nous arrivons éreintés dans un appartement. Nous y passerons une journée de repos. La vue sur la mer est époustouflante.


Jeudi 5. Pluie et vent : nous avons bien choisi notre jour de pause.

4 commentaires:

  1. De véritables stars!!!! Gros bisous à tous les 4. Les Ecarot

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  2. Woah je m'attendais à de paysages grandioses en Turquie, ben je suis pas déçu !
    Ahlala il va falloir être plus assidu à suivre votre blog , ça ferait du bien !
    Merci pour vos aventures ♥o♥

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  3. Coucou,nous n'avons pas eu l'occasion de nous connaître, juste au départ en retraite de Yves. Ce que vous venez d'accomplir est vraiment une aventure sensationnelle, félicitations à vous quatre et merci de nous en avoir fait profiter.
    Que d'émotions ces derniers jours et chapeau bas pour la manière dont vous avez géré tout ça en précipitation! j'aurais été morte de trouille! Prenez-soin de vous !

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