Nous quittons Rhodes sur un vieux bateau. Avant cela, une journaliste,
que la consule de France Madame Moshis Gauguet avait contactée, vient nous
interviewer au port.
Après deux heures de mer, nous débarquons en Turquie. Nous prenons possession
d’un petit appartement dans un hôtel de Marmaris.
Jeudi 27.
Nous faisons la une du journal de Rhodes (article ici). Peut-être
l’occasion de parler d’autre chose que du coronavirus.
Pour l’heure, l’actualité, nationale ou internationale, ne semble pas affecter
la vie des gens et nous prenons nos marques en Turquie. La journée est
pluvieuse. Nous nous baladons dans la vieille ville puis dans sa partie plus
récente et moderne. Les avenues paraissent immenses. Les vastes trottoirs et
les pistes cyclables les rendent encore plus larges. Il y avait bien
longtemps que nous n’avions pas vu cela, d’autant plus que Marmaris n’est qu’une
ville de taille moyenne. Il nous faut aller faire quelques courses sur le marché
pour imaginer que la Turquie va être un pays de fort contraste…
Vendredi 28.
Nous avions prévu de pédaler sur une petite route pour quitter Marmaris
et d’entamer ainsi notre progression vers l’est. Cet itinéraire, qui traverse
une zone militaire, est en fait interdit. Nous n’avons pas d’autre choix que
d’emprunter une sorte d’autoroute, deux fois deux voies. Nous ne nous sentons
pas en insécurité car une bande aussi large qu’une voie de circulation nous
permet de rouler à l’écart des véhicules. Le trafic n’est pas très dense et la
vitesse est limitée.
Cela ne nous empêche pas d’avoir la tête farcie et nous sommes soulagés
de trouver une route secondaire. Nous plantons la tente en contre-haut d’un lac
où nous devrons patienter jusqu’à la fin des fortes pluies qui s’annoncent.
Samedi 29.
Le soleil revient plus vite que prévu. A 11 heures nous sommes en selle avec
une tente sèche : c’est inespéré.
L’étape est courte. Nous voulons profiter du site de Kaunos. Nous nous
installons à Dalyan dans un camping fermé, sur les conseils d’un couple de
cyclistes suisses rencontrés en route. De retour d’Iran, ils ont pu passer la
frontière juste avant sa fermeture…
Nous finissons la journée à pied. Après un gueuleton de pâtisseries
turques, nous filons admirer les tombeaux rupestres taillés dans le roc. Les
Lyciens, qui croyaient que leurs morts étaient transportés dans l'au-delà par
des créatures ailées, les plaçaient en hauteur, au-dessus des
falaises abruptes surplombant la rivière.
Dimanche 1er mars.
Les Turcs sont de sortie. Ils sont nombreux le long de la route, à
pique-niquer, à faire un feu pour griller de la viande. On voit aussi beaucoup
de tortues sur les bas-côtés.
Nous plantons la tente au-dessus d’un col routier d’où l’on entend se
fracasser sur les rochers les bouteilles jetées des voitures. Le ravin est une
poubelle de verre et de plastiques.
Lundi 2.
Nous voilà de nouveau sur une de ces grandes routes qui maillent le pays. L’avantage c’est que nous avançons vite, l’enrobé étant parfaitement lisse. Nous ne nous faisons cependant pas prier pour en sortir. Nous traversons les villages sur des chaussées granuleuses et inconfortables mais nous profitons du calme et nous découvrons la vie à l’écart des grands axes. Autour des modestes maisons, il y a souvent des poules, des vaches, un potager et du bois, beaucoup de bois. Les femmes le brûlent, dans la cour. Il permet de garder le thé au chaud et de cuisiner. Nous retrouvons là un peu ce que nous voyions en Ukraine, les minarets des mosquées ayant remplacé les bulbes des églises et les Renault 12 les Lada. Le chant des muezzins invite à la prière. Des cours des écoles résonnent les cris des enfants.
Nous retrouvons la « modernité » à Fethiye, grande station
balnéaire. Nous y avons loué un appartement pour la nuit.
Mardi 3.
Comme nous l’imaginions, la sobriété des conditions de vie à la
campagne contraste avec l’hypermodernité des centres des zones urbaines. Ce
contraste est naturel, mais nous semble sans doute bien plus fort que dans la
plupart des pays.
Nous quittons Fethiye par une magnifique piste cyclable qui accompagne son
interminable baie.
A l’heure du pique-nique nous sommes conviés à boire le thé dans un bar.
C’est Turgay, le maire du village, qui nous invite. Nous tentons d’enrichir
notre turc de quelques mots de vocabulaire. Des hommes jouent aux dominos.
Certains quittent la partie pour venir s’assoir à nos côtés. Nous discutons,
nous finissons notre casse-croûte. Turgay nous offre un second thé qui s’avérera
fort diurétique, obligeant à quelques arrêts tout au long de l’après-midi.
Nous posons la tente dans une forêt de pins.
Mercredi 4.
En Turquie, on ne compte pas les drapeaux. Ils sont partout : aux
balcons des maisons, sur les toits, sur les capots des voitures, le long des
rues, dans les devantures des commerces, en haut des collines, etc. Aujourd’hui
ils flottent au vent : la journée n’est pas de tout repos. De face, nous
devons affronter une forte brise qui nous empêche de dépasser les 10 km/h sur le
plat. Nous redescendons le long de la mer. La côte est belle, mais les villes qui
ont été construites récemment et anarchiquement n’ont finalement pas grand
charme.
Nous arrivons éreintés dans un appartement. Nous y passerons une
journée de repos. La vue sur la mer est époustouflante.
Jeudi 5. Pluie et vent : nous avons bien choisi notre jour de pause.
De véritables stars!!!! Gros bisous à tous les 4. Les Ecarot
RépondreSupprimerSuperbe !!! Bonne continuation
RépondreSupprimerWoah je m'attendais à de paysages grandioses en Turquie, ben je suis pas déçu !
RépondreSupprimerAhlala il va falloir être plus assidu à suivre votre blog , ça ferait du bien !
Merci pour vos aventures ♥o♥
Coucou,nous n'avons pas eu l'occasion de nous connaître, juste au départ en retraite de Yves. Ce que vous venez d'accomplir est vraiment une aventure sensationnelle, félicitations à vous quatre et merci de nous en avoir fait profiter.
RépondreSupprimerQue d'émotions ces derniers jours et chapeau bas pour la manière dont vous avez géré tout ça en précipitation! j'aurais été morte de trouille! Prenez-soin de vous !