dimanche 6 octobre 2019

Fraternité albanaise

Mercredi 25, jeudi 26 septembre. Il nous reste une bonne centaine de kilomètres avant la frontière. Nous roulons le long de la côte monténégrine, parfois magnifique, mais souvent inhospitalière (à notre goût) avec sa grande route, son trafic, ses stations balnéaires et leurs forêts de parasols.



Vendredi 27. L’Albanie a longtemps été un pays fermé, sans doute l’un des plus fermé au monde. Souffrant parfois d’une mauvaise réputation, l’Albanie est mystérieuse, intrigante. Quel accueil nous sera réservé ? A quoi devons-nous nous attendre ?
Sitôt la frontière passée, on trouve des gens souriants, amicaux, qui viennent vers nous, nous interrogent, nous parlent, nous demandent si nous avons besoin d’aide. Les gamins courent aux grilles des écoles pour nous saluer. « Hello, hello, we are you from ? ». Beaucoup d’Albanais parlent anglais, bien mieux que nous.
Nous arrivons à Shkodar, troisième ville du pays (150 000 habitants), surnommée l’Amsterdam des Balkans en raison du nombre de vélos. Il n’y a pas un seul feu rouge dans toute l’agglomération pour réguler la circulation. Malgré le bordel apparent, avec des voitures, des vélos roulant à contre sens, des triporteurs, parfois un cheval, et des piétons qui cohabitent sur la même chaussée, il n’y a pas un énervement, pas un coup de klaxon, tout est bien huilé et ce flux hétéroclite trouve paisiblement son chemin. C’est hallucinant.
Dans l’après-midi, nous sommes attendus chez Chuck et Susan, deux américains membres de Warmshowers. Ils ont posé leurs valises à Shkodar il y a trois ans, après être tombés amoureux de la ville lors d’un voyage.
Samedi 28. Susan nous fait découvrir Shkodar. Nous profitons de cette journée de pause pour aller chez le barbier et le coiffeur, flâner sur le marché et préparer notre excursion à Theth, petit village isolé du parc national du même nom, à 70 km au nord-est de Shkodar. Nous hésitons longuement mais nous renonçons à y aller à vélo car la météo n’est pas au beau fixe sur une période suffisamment longue et la piste finale s’annonce trop cassante, trop longue, avec un dénivelé trop important. Nous réservons finalement quatre places dans un minibus pour le lendemain matin.
Nous dînons chez Chuck et Susan avec Laura et Irene (https://onabike.nl), deux cyclistes hollandaises, avant d’aller rapidement nous coucher.


Dimanche 29. Départ pour Theth à 7h20. Nous embarquons dans le vieux van 4×4 de Gjeto aux côtés de cinq Israéliens et deux Suisses. La fin du trajet (au total 3h pour faire 70 km, 50 % du voyage en première vitesse, aussi bien en montée qu’en descente…) se fait sur une piste à flanc de montagne, pleine d’irrégularités et de pierres. Laisser les vélos fut un bon choix…
Nous prenons possession de notre chambre dans la Guest house que nous avons réservée. Nous filons découvrir le village et nous balader jusqu’à une magnifique cascade.
Lundi 30. Theth est l’un des très rares endroits que nous avions coché sur nos cartes lorsque nous préparions le voyage. Nous ne regrettons pas. Les montagnes sont absolument sublimes. Nous partons randonner jusqu’au col de Valbona pour gravir un petit sommet. La condition physique des enfants est bonne : 1000 m d+ en deux heures !



Mardi 1er octobre. Retour à Shkodar, même bus, même chauffeur, avec Laura et Irene qui nous ont rejoints ! Nous récupérons les vélos chez Chuck et Susan pour repartir dans la foulée chez Elsena, une ancienne élève retournée au pays.
Elle nous accueille avec son fiancé Bezim et son frère Elsaid chez ses parents Gezim et Elmira. Les petits plats sont mis dans les grands. Le repas est gargantuesque.
Elsena nous propose pour le lendemain de traverser le lac de Shkodar. Nous ne pouvons pas refuser, les garçons ont pris un jour de congé pour l’occasion.
Mercredi 2. Nous embarquons dans le bateau avec lequel l’oncle d’Elsaid, pêcheur, va travailler. Le lac, partagé entre Monténégro et Albanie, est le plus grand des Balkans. C'est également l’une des plus grandes réserves aviaires d'Europe avec 270 espèces d'oiseaux, dont les derniers pélicans du continent. La traversée, longue d’une dizaine de kilomètres, est fascinante. Le lac étant très peu profond, il n’y a aucun bateau de plaisance et aucun touriste ne s’y aventure. C’est le royaume des oiseaux et de quelques pêcheurs locaux. Nous vivons un moment rare.
Le soir, après être allé poser ses filets, le tonton nous convie à boire un verre. Quel accueil.




Jeudi 3 à dimanche 6. Le temps est incertain, on ne se risque pas à retourner dans les montagnes. Nous restons plutôt proches de la côte, jusqu’à Durrës, station balnéaire populaire et deuxième ville d’Albanie. Nous y passons notre dimanche. Nous prenons le temps de humer l’atmosphère d’un pays qui mérite d’être (mieux) connu. Chaque jour, nous rencontrons des Albanais cordiaux, chaleureux, et extrêmement ouverts. Une des choses saisissantes que l’on remarque, c’est l’accord parfait des religions, la religion n’ayant pas un rôle identitaire. Il n’est pas rare de trouver une mosquée en face d’une église. Les religions se côtoient et cohabitent parfaitement dans la plus grande paix grâce à un savant mélange d’indifférence et de tolérance. Les Albanais en sont très fiers.
Quel accueil nous sera réservé ? A quoi devons-nous nous attendre ? Désormais nous savons.


2 commentaires:

  1. Bonjour la ptite famille ! Vos photos sont magnifiques ! Encore de beaux moments que vous nous faites partager. Profitez bien de ce magnifique pays. Ici le temps est pluvieux et venté. Plein de bisous et à très bientôt pour de nouvelles aventures.
    Christelle

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  2. Un peu trop fabuleux pour être vrai. Je ne vous savais pas si doué avec photoshop !! (j'hésitais entre nier la réalité ou en être envieux, j'ai choisi)

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