Mercredi
25, jeudi 26 septembre. Il nous reste une bonne centaine de kilomètres avant la
frontière. Nous roulons le long de la côte monténégrine, parfois magnifique, mais souvent
inhospitalière (à notre goût) avec sa grande route, son trafic, ses stations
balnéaires et leurs forêts de parasols.
Vendredi 27. L’Albanie a longtemps été un pays fermé, sans doute l’un des plus fermé au monde. Souffrant parfois d’une mauvaise réputation, l’Albanie est mystérieuse, intrigante. Quel accueil nous sera réservé ? A quoi devons-nous nous attendre ?
Sitôt
la frontière passée, on trouve des gens souriants, amicaux, qui viennent vers
nous, nous interrogent, nous parlent, nous demandent si nous avons besoin
d’aide. Les gamins courent aux grilles des écoles pour nous saluer. « Hello,
hello, we are you from ? ». Beaucoup d’Albanais parlent anglais, bien mieux
que nous.
Nous
arrivons à Shkodar, troisième ville du pays (150 000 habitants), surnommée
l’Amsterdam des Balkans en raison du nombre de vélos. Il n’y a pas un seul feu
rouge dans toute l’agglomération pour réguler la circulation. Malgré le bordel
apparent, avec des voitures, des vélos roulant à contre sens, des triporteurs,
parfois un cheval, et des piétons qui cohabitent sur la même chaussée, il n’y a
pas un énervement, pas un coup de klaxon, tout est bien huilé et ce flux
hétéroclite trouve paisiblement son chemin. C’est hallucinant.
Dans
l’après-midi, nous sommes attendus chez Chuck et Susan, deux américains membres
de Warmshowers. Ils ont posé leurs valises à Shkodar il y a trois ans, après
être tombés amoureux de la ville lors d’un voyage.
Samedi
28. Susan nous fait découvrir Shkodar. Nous profitons de cette journée de pause
pour aller chez le barbier et le coiffeur, flâner sur le marché et préparer notre
excursion à Theth, petit village isolé du parc national du même nom, à 70 km au
nord-est de Shkodar. Nous hésitons longuement mais nous renonçons à y aller à
vélo car la météo n’est pas au beau fixe sur une période suffisamment longue et
la piste finale s’annonce trop cassante, trop longue, avec un dénivelé trop important.
Nous réservons finalement quatre places dans un minibus pour le lendemain
matin.
Nous
dînons chez Chuck et Susan avec Laura et Irene (https://onabike.nl), deux cyclistes hollandaises,
avant d’aller rapidement nous coucher.
Dimanche 29. Départ pour Theth à 7h20. Nous embarquons dans le vieux van 4×4 de Gjeto aux côtés de cinq Israéliens et deux Suisses. La fin du trajet (au total 3h pour faire 70 km, 50 % du voyage en première vitesse, aussi bien en montée qu’en descente…) se fait sur une piste à flanc de montagne, pleine d’irrégularités et de pierres. Laisser les vélos fut un bon choix…
Nous
prenons possession de notre chambre dans la Guest house que nous avons réservée.
Nous filons découvrir le village et nous balader jusqu’à une magnifique
cascade.
Lundi
30. Theth est l’un des très rares endroits que nous avions coché sur nos
cartes lorsque nous préparions le voyage. Nous ne regrettons pas. Les
montagnes sont absolument sublimes. Nous partons randonner jusqu’au col de Valbona
pour gravir un petit sommet. La condition physique des enfants est bonne :
1000 m d+ en deux heures !
Mardi
1er octobre. Retour à Shkodar, même bus, même chauffeur, avec Laura
et Irene qui nous ont rejoints ! Nous récupérons les vélos chez Chuck et
Susan pour repartir dans la foulée chez Elsena, une ancienne élève retournée au
pays.
Elle
nous accueille avec son fiancé Bezim et son frère Elsaid chez ses parents Gezim
et Elmira. Les petits plats sont mis dans les grands. Le repas est
gargantuesque.
Elsena
nous propose pour le lendemain de traverser le lac de Shkodar. Nous ne pouvons
pas refuser, les garçons ont pris un jour de congé pour l’occasion.
Mercredi
2. Nous embarquons dans le bateau avec lequel l’oncle d’Elsaid, pêcheur, va
travailler. Le lac, partagé entre Monténégro et Albanie, est le plus grand des
Balkans. C'est également l’une des plus grandes réserves aviaires d'Europe avec
270 espèces d'oiseaux, dont les derniers pélicans du
continent. La traversée, longue d’une dizaine de kilomètres, est fascinante. Le
lac étant très peu profond, il n’y a aucun bateau de plaisance et aucun touriste
ne s’y aventure. C’est le royaume des oiseaux et de quelques pêcheurs locaux. Nous
vivons un moment rare.
Jeudi 3 à dimanche 6. Le temps est
incertain, on ne se risque pas à retourner dans les montagnes. Nous restons plutôt
proches de la côte, jusqu’à Durrës, station balnéaire populaire et deuxième
ville d’Albanie. Nous y passons notre dimanche. Nous prenons le temps de humer l’atmosphère
d’un pays qui mérite d’être (mieux) connu. Chaque jour, nous rencontrons des
Albanais cordiaux, chaleureux, et extrêmement ouverts. Une des
choses saisissantes que l’on remarque, c’est l’accord parfait des religions,
la religion n’ayant pas un rôle identitaire. Il n’est pas rare de trouver une
mosquée en face d’une église. Les
religions se côtoient et cohabitent parfaitement dans la plus grande paix grâce
à un savant mélange d’indifférence et de tolérance. Les Albanais en sont très
fiers.
Bonjour la ptite famille ! Vos photos sont magnifiques ! Encore de beaux moments que vous nous faites partager. Profitez bien de ce magnifique pays. Ici le temps est pluvieux et venté. Plein de bisous et à très bientôt pour de nouvelles aventures.
RépondreSupprimerChristelle
Un peu trop fabuleux pour être vrai. Je ne vous savais pas si doué avec photoshop !! (j'hésitais entre nier la réalité ou en être envieux, j'ai choisi)
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