vendredi 12 juin 2020

Drôme, Baronnies et Mont Ventoux

Lundi 8 juin.
Au départ de Die, et après avoir dit au revoir à Martine notre sympathique voisine de camp, nous débutons la journée par une petite descente le long de la Drôme. Nous quittons rapidement la vallée fréquentée pour aller plus au sud. Nous laissons le vignoble de la Clairette de Die derrière nous puis nous nous engouffrons dans les gorges de la Roanne. Elles n’ont pas la réputation de celles de l’Ardèche ou du Verdon, mais elles les valent presque de par leur beauté et les surclassent surtout par leur tranquillité… Nous roulons seuls dans un calme absolu en profitant du clapotis de l’eau, du chant des oiseaux et du sifflement du vent. Nous traversons les jolis bourgs de Saint Benoit en Diois et Saint Nazaire le Désert.
Au col Lescou, nous redescendons jusqu’à Bouvières. Nous trouvons un petit camping municipal où l’on paye en laissant l’argent dans une boîte aux lettres avant de repartir. Nous faisons la connaissance de Jean-François, un passionné de vélo qui nous propose de nous héberger lorsque nous serons de passage chez lui, dans le Roannais.



Mardi 9.
Il a plu toute la nuit. Nous reprenons la route sous un fin crachin. Le col de Sausse est une porte d’entrée dans le parc naturel régional des Baronnies. Les impressionnantes falaises du défilé de trente pas donnent le ton. Un vrai régal !
A midi nous pique-niquons à Sainte Jalle. La pluie ayant cessé, nous mettons la tente au vent afin d’alléger les sacoches des quelques litres d’eau prisonniers d’une toile roulée à la va-vite.
En repartant, sur la route qui conduit au col d’Ey, nous profitons de la beauté des paysages des Baronnies : montagnes, vallons, villages perchés, champs de lavande, oliviers, abricotiers, cerisiers, genêts, tilleuls, etc. Dans cette montée où les arrêts photos sont fréquents, nous rencontrons Basile et Felicitas, un couple de cyclistes Franco-Allemand partis de Grenoble pour un voyage de quatre semaines. Le courant passe bien alors nous décidons de faire un bout de chemin ensemble. Nous bivouaquons dans une clairière cachée tout au bout d’un chemin, au milieu des tilleuls. Les enfants sont ravis, voilà une occasion de raconter les souvenirs et les anecdotes du voyage.






Mercredi 10.
Basile et Felicitas changent leurs plans et choisissent de poursuivre leur chemin à nos côtés. Nous sommes en route pour le Ventoux, petit défi de fin de voyage qui tient en haleine les enfants, plus motivés que jamais. Après un petit arrêt « fromage de chèvres », nous poursuivons notre chemin : le défilé de Saint Auban sur l’Ouvèze, le col d’Aulan, les gorges de Tourlourenc, les villages de Montbrun-les-Bains puis d’Aurel sont au menu.  Nous aurions dû être en Iran, en Arménie ou en Géorgie, mais pas de regret, la France nous offre sans interruption des routes et des paysages grandioses.
En milieu d’après-midi, nous nous arrêtons tous les six au camping de Sault pour un peu de confort avant l’ascension du lendemain.




Jeudi 11.
Ce matin, nous avons de la chance : le ciel est dégagé, ce qui n’était pas arrivé depuis quelque temps, et le vent est faible, ce qui devrait faciliter grandement l’ascension. Dès le premier kilomètre, nous apercevons le sommet pelé du Ventoux. Il s’efface rapidement, à l’attaque des premières forêts de pins. Jusqu’au chalet Reynard, la pente est douce et les vingt premiers kilomètres sont avalés facilement. Les six suivants et particulièrement les deux derniers sont plus durs, mais la beauté soudainement lunaire du décor fait oublier l’effort. Les enfants sont encouragés par les cyclistes, peu habitués à voir des gamins de cet âge pédaler ici.
Lison, la petite insolente, dépose son père dans le dernier hectomètre. Elle rejoint Basile et Felicitas, tout juste arrivés. Cécile et Anatole suivent tranquillement, juste derrière. Un beau tir groupé et un beau partage.
Les enfants achètent un petit autocollant à apposer sur le cadre du vélo puis nous prenons la traditionnelle photo devant le panneau attestant de notre belle grimpette. Même si nous avons fait des ascensions plus éprouvantes que celle du Ventoux, ce col mythique de l’histoire du cyclisme a une saveur particulière.
Nous ne nous attardons pas en haut. Nous redescendons bien couverts en quête d’une température plus clémente et d’un petit coin de nature moins hostile pour un casse-croûte mérité. Après cela, la dernière partie de la descente se fait à toute allure. Anatole, malgré ses petites roues, atteint les 64 km/h, et nous sommes vite à Malaucène, petite bourgade provençale, transformée en temple du vélo.
C’est aussi le moment pour Basile et Felicitas de reprendre leur route. Leur simplicité, leur gentillesse et leur bonne-humeur font que ce fut un réel plaisir de partager ces trois jours de vélo à leurs côtés.



Vendredi 12.
Nous nous réveillons au camping de Malaucène après une nuit agitée. Le vent a soufflé très, très fort. Il a fallu œuvrer pour éviter que la tente ne s’envole…
Les rafales ne se calmant pas, la journée se fait sans les vélos et les dentelles de Montmirail attendront.
Balade dans le village et resto, c’est bien aussi.

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