Au départ de Die, et après avoir dit au revoir à Martine notre
sympathique voisine de camp, nous débutons la journée par une petite descente
le long de la Drôme. Nous quittons rapidement la vallée fréquentée pour aller
plus au sud. Nous laissons le vignoble de la Clairette de Die derrière nous puis nous
nous engouffrons dans les gorges de la Roanne. Elles n’ont pas la réputation de
celles de l’Ardèche ou du Verdon, mais elles les valent presque de par leur
beauté et les surclassent surtout par leur tranquillité… Nous roulons seuls dans
un calme absolu en profitant du clapotis de l’eau, du chant des oiseaux et du
sifflement du vent. Nous traversons les jolis bourgs de Saint Benoit en Diois et
Saint Nazaire le Désert.
Au col Lescou, nous redescendons jusqu’à Bouvières. Nous trouvons un petit camping municipal où l’on paye en laissant l’argent dans une boîte aux
lettres avant de repartir. Nous faisons la connaissance de Jean-François, un passionné de vélo qui nous propose de nous héberger lorsque nous serons de passage chez lui, dans le Roannais.
Mardi 9.
Il a plu toute la nuit. Nous reprenons la route sous un fin crachin. Le
col de Sausse est une porte d’entrée dans le parc naturel régional des
Baronnies. Les impressionnantes falaises du défilé de trente pas donnent le ton.
Un vrai régal !
A midi nous pique-niquons à Sainte Jalle. La pluie ayant cessé, nous mettons la tente au vent afin d’alléger les sacoches des quelques
litres d’eau prisonniers d’une toile roulée à la va-vite.
En repartant, sur la route qui conduit au col d’Ey, nous profitons de
la beauté des paysages des Baronnies : montagnes, vallons, villages
perchés, champs de lavande, oliviers, abricotiers, cerisiers, genêts, tilleuls,
etc. Dans cette montée où les arrêts photos sont fréquents, nous rencontrons
Basile et Felicitas, un couple de cyclistes Franco-Allemand partis de Grenoble pour
un voyage de quatre semaines. Le courant passe bien alors nous décidons de faire
un bout de chemin ensemble. Nous bivouaquons dans une clairière cachée tout au
bout d’un chemin, au milieu des tilleuls. Les enfants sont ravis, voilà une
occasion de raconter les souvenirs et les anecdotes du voyage.
Mercredi 10.
Basile et Felicitas changent leurs plans et choisissent de poursuivre
leur chemin à nos côtés. Nous sommes en route pour le Ventoux, petit défi de
fin de voyage qui tient en haleine les enfants, plus motivés que jamais. Après
un petit arrêt « fromage de chèvres », nous poursuivons notre chemin :
le défilé de Saint Auban sur l’Ouvèze, le col d’Aulan, les gorges de
Tourlourenc, les villages de Montbrun-les-Bains puis d’Aurel sont au menu. Nous aurions dû être en Iran, en Arménie ou
en Géorgie, mais pas de regret, la France nous offre sans interruption des routes
et des paysages grandioses.
En milieu d’après-midi, nous nous arrêtons tous les six au camping de
Sault pour un peu de confort avant l’ascension du lendemain.
Jeudi 11.
Ce matin, nous avons de la chance : le ciel est dégagé, ce qui n’était
pas arrivé depuis quelque temps, et le vent est faible, ce qui devrait faciliter
grandement l’ascension. Dès le premier kilomètre, nous apercevons le sommet
pelé du Ventoux. Il s’efface rapidement, à l’attaque des premières forêts de
pins. Jusqu’au chalet Reynard, la pente est douce et les vingt premiers
kilomètres sont avalés facilement. Les six suivants et particulièrement les
deux derniers sont plus durs, mais la beauté soudainement lunaire du décor fait
oublier l’effort. Les enfants sont encouragés par les cyclistes, peu habitués à
voir des gamins de cet âge pédaler ici.
Lison, la petite insolente, dépose son père dans le dernier hectomètre.
Elle rejoint Basile et Felicitas, tout juste arrivés. Cécile et Anatole suivent
tranquillement, juste derrière. Un beau tir groupé et un beau partage.
Les enfants achètent un petit autocollant à apposer sur le cadre du
vélo puis nous prenons la traditionnelle photo devant le panneau attestant de
notre belle grimpette. Même si nous avons fait des ascensions plus éprouvantes que celle
du Ventoux, ce col mythique de l’histoire du cyclisme a une saveur particulière.
Nous ne nous attardons pas en haut. Nous redescendons bien couverts en
quête d’une température plus clémente et d’un petit coin de nature moins
hostile pour un casse-croûte mérité. Après cela, la dernière partie de la
descente se fait à toute allure. Anatole, malgré ses petites roues, atteint les
64 km/h, et nous sommes vite à Malaucène, petite bourgade provençale, transformée
en temple du vélo.
C’est aussi le moment pour Basile et Felicitas de reprendre leur route.
Leur simplicité, leur gentillesse et leur bonne-humeur font que ce fut un réel plaisir
de partager ces trois jours de vélo à leurs côtés.
Vendredi 12.
Nous nous réveillons au camping de Malaucène après une nuit agitée. Le
vent a soufflé très, très fort. Il a fallu œuvrer pour éviter que
la tente ne s’envole…
Les rafales ne se calmant pas, la journée se fait sans les vélos et les
dentelles de Montmirail attendront.
Balade dans le village et resto, c’est bien aussi.
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