samedi 15 février 2020

Rhodes

Vendredi 7 février.
Nous devons partir pour Rhodes demain, dans la nuit. Dehors il pleut et le vent souffle encore fort. Nous craignons une deuxième annulation. La perspective de devoir rester coincés à Santorin encore plusieurs jours ne nous ravit pas, alors quand nous apprenons que notre bateau est confirmé, c’est le soulagement.

Samedi 8.
Lever 2 heures du matin. Il nous faut rejoindre le port, à 12 km, en affrontant un beau vent de face. Mais rouler en pleine nuit, quand la vie est endormie, quand la lune est lumineuse, reste toujours aussi agréable. Les enfants adorent. A cinq heures le bateau repart, avec déjà trois quart d’heure de retard.
Avec deux bouts de nuit à passer à bord, nous avons réservé une cabine. Cela s’avèrera une bonne idée...
La traversée est épique, la mer se rebelle. Les vagues submergent la proue, certaines viennent se fracasser sur les vitres du pont salon situé au sixième étage d’un bateau de 140 m… Au bar, les bouteilles versent. Les passagers vomissent les uns après les autres, Lison n’y échappe pas. Anatole semble plus avoir le pied marin. Le spectacle l’amuse puis l’impressionne, avant de le terroriser. Le bateau craque. On se demande à quoi ressemble la soute… Les camions, les voitures, nos vélos ? Le roulis rend quasiment impossible tout déplacement. Nous ne sommes bien qu’allongés.

Dimanche 9.
Avec cinq heures de retard, nous arrivons à Rhodes. Il est six heures du matin et nous avons hâte d’aller nous coucher sur le plancher des vaches. 
Nous nous réveillons en fin de matinée, avec encore le tournis. Nous partons prendre l’air et découvrir la cité médiévale de Rhodes. On distingue clairement les sommets enneigés de la chaîne du Taurus : les côtes turques nous tendent les bras.
En balade, nous croisons Christophe et Pascale, un couple de Français rencontrés sur le bateau. Ils voyagent en tandem depuis quatre ans, après avoir quitté leur travail et tout vendu. Comme nous, ils ont encore un peu la gueule de bois. Nous arpentons ensemble les rues et ruelles de la ville quasi désertes et nous finissons l’après-midi par un petit goûter « chez nous ».


Lundi 10.
Nous prenons la direction de la rue des Chevaliers, le long de laquelle se trouvent les auberges des langues qui hébergeaient les chevaliers de passage sur le chemin des croisades. Nous sommes reçus à l’auberge de France par Madame Moschis Gauguet, consule de France, qui nous a mis en relation avec une école dans laquelle nous irons faire une présentation de notre voyage auprès d’élèves apprenant le français. Dans le grand bureau, les enfants sont impressionnés par les livres, les œuvres d’art et les photos des présidents. Nous avons un peu trainé. Il nous reste une bonne trentaine de kilomètres à faire pour joindre le petit village de Psinthos. En sortant des zones urbanisées, en prenant de la hauteur, nous découvrons une végétation méditerranéenne et les senteurs qui vont avec.



Du mardi 11 au jeudi 13.
Nous restons dans l’appartement de Michaela qui nous a proposé de rester le temps que nous voulions. Nous en profitons pour randonner, à pied, et nous partons à vélo sillonner les forêts de pins. Sentir des arbres au-dessus de nos têtes, entendre les oiseaux chanter, apercevoir du gibier : à Rhodes nous retrouvons des sensations oubliées.



Vendredi 14, samedi 15.
Deux jours de fortes pluies, nous restons à l’abri… Vivement demain.

2 commentaires:

  1. Quel courage, quelle énergie...
    chaque coup de pédale, chaque aléa du quotidien, chaque jour à organiser, chaque photo, chaque souffle...On a l'impression d'y être!
    Merci pour ce beau partage.
    séverine.

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  2. Encore des photos magiques !
    Votre matos aura finalement survécu à la traversée. Et la confiance des enfants dans les bateaux aussi ? En bon froussard, je n'aurais pas aimé être à votre place :/

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