Les conditions sont idéales pour commencer : une vingtaine de degrés, un très léger vent et un ciel dégagé.
La veille, Irena, qui nous a gentiment accueilli, nous a
préparé un délicieux plat polonais. Ce matin, un copieux petit déjeuner nous
attend. Si les jambes n’ont pas beaucoup tourné ces derniers temps, les
ventres sont prêts.
Les premiers kilomètres s’avalent
facilement sur de petites routes sans difficulté et sans circulation.
Nous traversons Przemysl, sensiblement de même taille que
Mâcon, sans encombre. Nous dépensons nos premiers zlotys pour le pique-nique du
midi.
Le relief s’accentue ensuite peu à peu. Dans cette région des Basses Carpates, nous pénétrons progressivement le massif montagneux.
Nous avons choisi Kalwaria pour nous arrêter. Cela fera 45
km, bien suffisants pour une première étape, d’autant plus que les deux
derniers kilomètres sont annoncés avec une pente à 19 %. Pas faux…
Arrivés là-haut, nous découvrons un mini Lourdes avec un
sanctuaire où une image baroque de la Vierge, peinte sur le lin, devint célèbre pour les
miracles accomplis en sa présence.
Nous trouvons un grand espace susceptible d’accueillir notre
tente. Nous demandons la permission. On nous propose une chambre pour quelques
zlotys. Nous ne nous faisons pas prier et passons notre première nuit dans une
maison de pèlerins où les chants résonnent dans les couloirs, ce qui fait
beaucoup rire les enfants.
A posteriori, nous comprenons mieux l’enthousiasme des gens
qui nous demandaient en route où nous allions.
Samedi 13.
Les enfants roulent bien. Nous enchaînons de petits cols
mais le temps n’est pas de la partie. Nous nous arrêtons fréquemment pour nous
mettre à l’abri. Nous choisissons d’écourter l’étape. Alors que nous nous
ravitaillons en eau dans un hameau, trois types en voiture nous invitent à les
suivre pour venir planter la tente chez eux.
Nous finissons finalement dans un garage, au sec !
Tadeus vit avec Adrian, son fils et le reste de la famille.
Le troisième larron est russe et sans doute un employé des précédents. Il reste
un moment avec nous dans le garage où il se siffle une bouteille de vodka… Tadeus
nous dit que c’est un bon gars. Il lui demande de partir, nous ne le reverrons
plus. Les enfants s’amusent à imiter Daniel, quittant le garage, titubant et
manquant de tomber.
Tadeus et Adrian sont bûcherons, ils travaillent avec leurs
chevaux pour débarder le bois, là où les engins ne passent pas. Six mois de l’année,
ils partent gagner leur vie en Belgique (avec leurs chevaux), le reste du temps
ils sont en Pologne. Ils parlent quelques mots de français, d’anglais et d’allemand.
Nous nous comprenons.
Dimanche 14.
Il a plu toute la nuit, nous ne quittons pas notre garage avant
11h. Nous remercions chaleureusement Tadeus et gagnons tranquillement la
frontière sous un ciel de moins en moins sombre.
Nous attendons une heure pour voir
nos passeports tamponnés.
L’Ukraine s’offre à nous. Le
dépaysement est immédiat. Il faut tout d’abord trouver à changer de l’argent…
Rien à l’horizon, à part quelques baraquements où se vendent des vêtements
contrefaits. Nous demandons de l’aide à un Polonais qui nous avait auparavant
donné gâteaux et fruits lorsque nous patientions au poste frontière.
Il m’embarque dans sa voiture.
Nous nous arrêtons près d’une camionnette blanche d’où un type descend les
mains pleines de billets. « Mafia, but no
problem » me souffle le Polonais. Le taux de change est bon, nous voilà avec nos premiers hryvnias en poche.
Nous sommes dans la vraie campagne : des champs, des fleurs, des forêts, de belles collines, de petites maisons souvent en bois, de grands potagers, des poules dans les fossés, des chiens errants. Dans les villages, les gens sont dehors. Ils sont souriants, font un geste. Un gamin vient vers nous sur son vélo rafistolé, il serre la main d’Anatole, puis repart.
Les églises et les chapelles ont des
bulbes tous plus reluisants les uns que les autres.
Les routes sont défoncées mais
larges, il y a peu de voitures, les gens se déplacent dans des petits bus
souvent bondés.
C’est très exotique. Sous nos yeux,
des scènes d’antan : les grands-mères, un fichu sur la tête, font paître
leur vache tenue en laisse, les foins se font à la main, des chevaux tirent les
charrettes…
Des gosses faisant hurler leur
enceinte bluetooth sous l’abri de bus nous rappellent que nous sommes bien en
2019.
A l’heure de planter la tente, Andrej
et Julia nous proposent leur jardin. La maison accueille quatre générations. On
nous offre le thé, des pâtisseries. C’est très touchant. Malgré leurs conditions
de vie modestes, ils sont généreux, très gentils et restent discrets,
sans doute impressionnés par nos beaux vélos et ce qu’ils représentent.
Lundi 15, mardi 16.
Lundi 15, mardi 16.
Julia nous offre des tablettes de chocolat et des biscuits. Après
avoir tiré l’eau du puits pour remplir nos gourdes, nous reprenons la route, les
yeux grands ouverts et le cœur léger, à la découverte de l’Ukraine.
A Jasenycja Zamkova, nous nous arrêtons dans un gîte pour
deux nuits et une journée de repos.
Bonsoir Cécile, et compagnie....
RépondreSupprimerC'est top de lire toutes ces nouvelles et merci de nous faire voyager avec vous.
Profitez bien de votre repos,
Toutes mes pensées vous accompagnent,
Anne Assénat
Bonjour, merci beaucoup pour ses belles photos! C'est super!
RépondreSupprimerGrosses bises !
Bastien, Lisa, Anne Laure
Merci pour ce premier récit! En effet, le dépaysement est immédiat, et la météo vous a déjà taquiné... espérons que cela soit le plus rare possible.
RépondreSupprimerLes rencontres ont l'air aussi bien agréables. On pense souvent à vous.
Gros bisous à tous les 4
Vous êtes trop forts ! Je vous souhaite plein de beau temps pour la suite du parcours.
RépondreSupprimerSublime !!! Gros bisous, les Ecarot.
RépondreSupprimerAvec Zélie nous venons de parcourir vos "debuts" de périple !!!
RépondreSupprimer"C'est très beau et trop bien le voyage à vélo "et les photos(Zélie)
Bwahaha ça commence de manière pour le moins folklorique :D
RépondreSupprimerDéjà des photos bien sympas, j'espère que votre électronique grillera pas lors de votre passage à Prypiat <3
Coucou Cecile,
RépondreSupprimerC’est génial de vous suivre, nous partageons avec les enfants vos étapes! Nous pensons bien à vous en parcourant l’Europe de l’Est : aujourd’hui, Prague en vélo avec un peu de pluie aussi...!
Bonne route, bises.
Gaëlle Mennetrier & Cie
Coucou Cécile et la petite famille,
RépondreSupprimerDe très beaux paysages bien VERTS.... merci pour ce depaysement 😀 et bonne continuation! bizz . Sandrine 🚲
Amigos y valientes!! Un abrazo desde "vuestra" casa de Orio. Os deseamos un viaje lleno de buenas experiencias y gran aprendizaje.
RépondreSupprimerJ'adore lire vos récits. ... Ça me fait voyager et me rafraîchit car nous de nouveau canicule. On pensera fort à vous ce soir sur votre Roche pour notre soirée filles! ��������
RépondreSupprimerPleins de bisous à vous 4.
Fabienne.